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Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/80

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vous demander le motif de vos cris, de votre déſordre & du trouble où je vous vois ? Avec qui étiez-vous ?

Marianne, ſe retournant vers lui.

Ah, qui que vous ſoyez, reſpectez ma miſere & mes malheurs. Tout me paroît ſuſpect dans cette maiſon : permettez-moi d’en ſortir.

Le Comte, ſurpris.

Quel ſon de voix !… Que vois-je ? C’eſt Marianne elle-même… Ah, fille auſſi belle que malheureuſe, on ne m’a donc pas trompé.

Marianne, revenant à elle, & dans le plus grand trouble.

Comment me connoiſſez-vous, Monſieur ?

[à part.]

Qu’ai-je entendu ? C’eſt lui-même !

[haut.]

Je ne me trompe pas, je crois avoir eu l’honneur de vous voir chez Madame de Valmont.

[à part.]

Quel nouveau trouble s’empare de moi !

Le Comte.

Oui, Marianne ; c’eſt chez elle que je vous vis.

[à part.]

Hélas, pour mon malheur !

Marianne.

Que va-t-elle penſer de moi, quand elle apprendra toute mon ignominie ? Mais, Monſieur, vous annoncez tant de vertus, que vous ne voudriez pas m’expoſer à perdre