l’âge n’ont déjà que trop refroidi leur vigueur épuisée ; & n’ayant pas la force d’aller mendier leur pain, ils manquent des besoins les plus urgens de la vie. Ils s’enveloppent dans des haillons, sur leurs grabats, & on les trouve morts de faim, & gelés de froidure.
Un de ces infortunés vieillards avoit senti arriver son dernier moment, un reste de courage le force à quitter une espèce de taudis qu’on ne lui louoit pas moins un écu par mois. Comme il n’avoit pas de quoi le payer, depuis quelques tems, l’affreux guichetier de ce cabinet, cent fois plus féroce que ceux des cachots, choisit le moment où ce vieillard malheureux étoit sorti pour aller se procurer un peu de nourriture ; il monte, il a la cruauté de lui crocheter sa porte, & il eut la barbarie de lui dire, à son retour, « qu’il ne coucheroit pas dans sa maison qu’il ne l’eût payé ». Le malheureux vieillard n’avoit trouvé aucun secours, & il étoit dix heures du soir. En vain, il solli-