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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/138

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l’Académie, l’air célèbre et immortel de Robin des Bois. Je fus émerveillé du talent déjà si majestueux de cette enfant qui annonçait et qui devait être, un jour, une femme illustre. Je ne la revis qu’au bout de dix ans. — Chose curieuse ! à douze ans, j’avais entendu la Malibran dans l’Otello de Rossini, et j’avais emporté de cette audition le rêve de me consacrer à l’art musical ; à vingt-deux ans, je faisais la connaissance de sa sœur, madame Viardot, pour qui je devais, à trente-deux ans, écrire le rôle de Sapho, qu’elle créa, en 1851, sur la scène de l’Opéra, avec une si éclatante supériorité.

Le même hiver, j’eus le bonheur de faire la connaissance de Fanny Henzel, sœur de Mendelssohn. Elle passait l’hiver à Rome avec son mari, peintre du roi de Prusse, et son fils qui était encore enfant. Madame Henzel était une musicienne hors ligne,