Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/139

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pianiste remarquable, femme d’un esprit supérieur, petite, fluette, mais d’une énergie qui se devinait dans ses yeux profonds et dans son regard plein de feu. Elle était douée de facultés rares comme compositeur, et c’est à elle que sont dues plusieurs mélodies sans paroles publiées dans l’œuvre de piano et sous le nom de son frère. M. et madame Henzel venaient souvent aux soirées du dimanche, à l’Académie ; madame Henzel se mettait au piano avec cette bonne grâce et cette simplicité des gens qui font de la musique parce qu’ils l’aiment, et, grâce à son beau talent et à sa prodigieuse mémoire, je fus initié à une foule de chefs-d’œuvre de la musique allemande qui m’étaient, à cette époque, absolument inconnus ; entre autres, quantité de morceaux de Sébastien Bach, sonates, fugues et préludes, concertos, et nombre de compositions de Mendelssohn qui furent pour