Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/153

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de Rome, et qui est le signe et la mesure des attaches et des racines.

Naples est un sourire de la Grèce : ses horizons noyés dans la pourpre et dans l’azur, son ciel bleu se reflétant dans des flots de saphir, tout, jusqu’à son ancien nom de Parthénope, tout vous replonge dans cette civilisation brillante à laquelle la nature avait préparé un cadre enchanteur. Tout autre est le sourire de Venise, à la fois caressant et perfide : c’est une fête au-dessus d’une oubliette. C’est pour cela, sans doute, que, sans m’en rendre compte, j’eus plutôt, en la quittant, l’impression d’une délivrance que celle d’un regret, malgré les chefs-d’œuvre qu’elle renferme et la magie dont elle est enveloppée.


Le bateau à vapeur me conduit à Trieste, où je monte immédiatement en diligence pour Graetz. En route, je visite les curieuses