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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/277

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faut que nous devenions le peuple de Dieu. La Liberté est aussi réelle que le ciel : c’est un ciel sur la terre ; c’est une patrie des élus ; mais il faut la mériter et la conquérir, non par des tyrannies, mais par des dévouements ; non en pillant, mais en donnant ; non en tuant, mais en faisant vivre moralement et matériellement. Moralement surtout, car, lorsque la besogne morale sera bien comprise, bien déterminée, la question matérielle ira de soi : l’hygiène de l’homme d’abord ; puis ensuite celle de la bête. C’est la marche de la justice : c’est pourquoi c’est la marche logique.

Quand je repasse en moi-même où nous ont conduits (jusqu’à présent, du moins) toutes les générosités morales, tous les crédits de confiance dont l’humanité politique et sociale a été l’objet jusqu’à ce jour, je ne puis m’empêcher de reconnaître que