Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/295

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font honneur, ceux qui ne viennent pas me font plaisir. » En d’autres termes : Je n’y suis jamais.

Voici une autre banalité, également accueillie avec faveur, et dont le cliché fournit un tirage considérable :

— Vous vous tuerez ! vous travaillez trop ! il faut vous reposer ; venez donc nous voir ; cela vous fera du bien, cela vous distraira !…

Cela me distraira ! Hé ! c’est justement ce dont je me plains et ce dont on ne se charge que trop !… Se distraire, à un moment donné, librement choisi, à la bonne heure ; mais être distrait, à contretemps, c’est être désorienté, déraciné.

Le travail, une fatigue ! le travail, un danger ! Ah ! qu’il faut peu le connaître pour lui faire une pareille injure ! Non, le travail n’a ni cette ingratitude ni cette cruauté ; il rend au centuple les forces