Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/74

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vais sans professeur. Ma mère eut la pensée de me conduire chez Cherubini, et de lui demander mon admission dans une des classes de composition du Conservatoire. J’emportai sous mon bras quelques-uns de mes cahiers de leçons avec Reicha, afin de pouvoir renseigner Cherubini sur le point où j’en étais. Cette exhibition ne fut pas nécessaire. Cherubini s’informa verbalement de mon passé ; et, lorsqu’il sut que j’étais élève de Reicha (qui avait cependant professé au Conservatoire), il dit à ma mère :

— Eh bien ! maintenant, il faut qu’il recommence tout dans une autre manière. Je n’aime pas la manière de Reicha : c’est un Allemand ; il faut que le petit suive la méthode italienne : je vais le mettre dans la classe de contrepoint et de fugue de mon élève Halévy.

Or, pour Cherubini, l’école italienne,