« Ah ! Madame la marquise, je vous ai toujours servie, il fallait m’emmener avec vous. »
Lahoul et son fils pleuraient à genoux, le curé à demi-voix récitait l’office des morts. Un grain au dehors s’était élevé, une pluie violente fouettait les murs et partout dans la chambre des gouttières filtraient, de l’eau se faisait jour entre les poutres du plafond et tombait en gouttes lourdes sur les assistants. Rosalie se leva et alla vers le lit.
« Oui, dit-elle, il était temps de partir, Madame la marquise ; vraiment, la vieille ruine s’écroule et ne veut plus nous abriter. »
La journée fut d’une tristesse mortelle, le vent s’acharna tourbillonnant dans tous les coins, achevant de briser les fenêtres, secouant les portes avec partout sa plainte inlassable, éternelle…
Michelle retrouva intact dans le bureau de sa grand’mère le sac de pièces d’or, oublié par elle et, auprès, quelques menues monnaies errantes, toute la fortune de la marquise, tout son héritage…
Sans expliquer rien, elle laissa sa mère prendre l’or… puis elle pria Lahoul de se charger de Rosalie, de l’emmener chez lui et d’aller prendre, pour elle, chaque mois, chez le notaire, une somme de deux cents francs qu’elle allait constituer à son profit.