Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/18

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Ah ! bien, elle ne regrettait plus du tout la cour étroite de l’école. C’était une vraie fête de courir ainsi, la fête de la liberté !

« C’est rigolo, tout de même, disait-elle, dans son langage d’enfant élevée à l’école communale, c’est rien drôle. »

Et on entrait maintenant sous le vaste portique un peu branlant, mais bien imposant tout de même. De l’autre côté de la cour carrée, entourée du cloître à colonnes, l’immensité bleue apparaissait. L’écusson des de Caragny dominait le beffroi, et encore cela avait grand air ces deux anges aux ailes éployées, soutenant le blason d’azur au chef d’or, aux trois épées en pointe sur le champ, avec en exergue la fière devise : « Rien que mon droit. »

Dans la salle basse, où l’on entrait de plein pied, Trilby fit un bond vers les arrivants et se calma tout de suite à la vue du matelot qu’il connaissait, tandis que, timidement, Michelle mettait sa main sur la tête du molosse avec une bonne intention de caresse.

« Madame la marquise, commença Lahoul, son béret en main, s’inclinant devant la douairière qui, assise, ainsi qu’une statue dans une haute stalle de bois, le regardait venir, c’est la petite Mouette ; je l’amène.

— Bien, Lahoul, voici votre dû, répondit la douairière, offrant une pièce de mince volume au matelot. Vous pouvez retourner à vos affaires. »