Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/258

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Son père l’enleva dans ses bras et faisant aux autres signe de partir il sut distraire la fillette, la faire sauter sur ses genoux. Ensuite, il la mit sur le tapis, lui donna des bonshommes de papier, lui fabriqua avec des feuilles volantes des corbeilles et des paniers, et lorsqu’elle fut tranquille, bien occupée à ranger des cocottes, il reprit sa besogne absorbante.

Toute la famille se retrouva au déjeuner. Wilhem et Heinrich avaient éprouvé un plaisir infini à visiter ces enfants de leur âge, à suivre le cours de leur mère, à répondre à leur tour, et soudain ils se turent quand entra Mlle Hartfeld, au lieu de continuer le récit de la matinée qu’écoutait leur père avec intérêt.

« On fait silence quand j’arrive, remarqua Edvig.

— Nullement, répondit Michelle, les enfants ne doivent pas autant parler à table. Où est Frida ?

— Frida, abandonnée par sa mère, a passé la matinée dans le cabinet de son père. Tout à l’heure en courant, elle s’est durement cogné le front. Heureusement, j’étais là.

— Oh ! dit Michelle se levant vivement, je cours près d’elle.

— Restez tranquille, j’ai soigné l’enfant, de même que j’ai ordonné les repas et dirigé les domestiques, pendant que vous couriez à cheval. »

Hans, très souffrant, porta la main à son