— Le fils d’un catholique, tante Edvig. Aujourd’hui tous les Hartfeld sont convaincus de la vérité, tous ont abjuré le protestantisme.
— Sauf moi.
— Qui sait, tante Edvig, Dieu a jeté sur nous tous un regard de miséricorde. Il ne se détournera pas de vous. »
Michelle, les larmes aux yeux, s’approcha de son fils tandis que l’abbé Rozel lui serrait la main, disant :
« Encore une fois, mon enfant, je le répète, vous êtes une heureuse mère ! »
Le prince Alexis ouvrit les bras à son jeune cousin.
« Tu as choisi la meilleure part, Wilhem, tu es réellement une âme d’élite. »
Une grande émotion planait sur l’assemblée.
« Mes dispositions sont prises, fit encore Wilhem ; Henri, tu choisiras la résidence qui te plaît, je resterai le chef de famille, et Rantzein sera toujours à ceux qui, de près ou de loin, tiennent aux Hartfeld. Français ou Allemands, sur notre terre de fraternité, ne créa qu’une famille. »
La nuit suivante amena peu de sommeil chez les habitants du château. Ils étaient impressionnés de tant d’événements rapides.
Au déjeuner, la vieille Edvig ne se fit pas descendre.
Wilhem monta chez elle et la trouva toute en larmes.
« Mon enfant, gémit-elle, ébranlée jusqu’au fond de l’être, mon enfant bien-aimé, celui en lequel j’avais mis toutes mes espérances !
— Mais elles ne sont pas brisées, tante Edvig, elles vont au contraire prendre un nouvel essor. Si vous saviez comme je suis heureux ! quelle route ensoleillée je vois devant mois !
— Tu n’es pas, toi, aux portes du tombeau ; tu ne te sens pas abandonné, repoussé, isolé en cette famille qui a perdu ses croyances, les nôtres…
— Vous êtes, tante Edvig, dans une famille régénérée ; quand vous aurez à nous tous