Page:Gouraud d’Ablancourt - Un éclair dans la nuit.djvu/45

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— Un régime bien dosé, des courants électriques, des rayons Z. 0. Rien de magique je vous assure.

— Vous faites la pige à Broon Séquart d’antique mémoire.

— Je fais beaucoup mieux.

— Vous ajoutez des années de vie... ou seulement l’aspect ?

— Ce serait beaucoup déjà. Je me suis simplement basé sur ce mot d’un Sage « L’homme ne meurt pas, il se tue ».

— Vous allez dériver le pactole à votre profit.

— J’y compte bien.

— Vous pariez de trois vieilles... et les vieux ? intervint le sénateur Jacob.

— Je ne me suis pas occupé d’eux. Est-ce que la coquetterie serait de mise au Luxembourg ?

— Nous referions avec des sénateurs des députés, émit l’agent de change. Au lieu de leur rendre des dents et des cheveux, donnez-leur donc des capacités politiques, docteur.

— Silence, fit l’amphitryon, restez poli.

— Est-ce que l’harmonie va se rompre, pensa la maîtresse de maison en se levant pour passer dans la galerie où le café et les liqueurs étaient servis.

Aussitôt Marie et ses amies s’empressèrent d’offrir les tasses parfumées aux invités. Onda rejoignit Tancrède.

— T’es tu amusé mon ami ?

— Beaucoup.

— Maintenant la jeunesse va danser, les autres vont jouer, que faisons-nous ?

Le jeune homme n’eut pas le temps de répondre. Yolande de Ncirnlont venait le chercher :

— Je veux vous présenter à mes parents, mon cousin.

— Tu as des cousins ici, s’étonna Onda.

— Ce n’est pas surprenant dans cette salade russe, compléta Athos Achillopoulo qui avait entendu.

Et Nartel malicieux, qui tournait son sucre dans la tasse d’argent qu’on venait de lui donner, ajoutait : L’arche de Noë. Un échantillon de toutes les bêtes de la création.

Tancrède sourit en suivant Yolande, vraiment il apprenait la vie mondaine.

VI

TANCREDE EN VOYAGE

Tancrède tint à partir le lendemain de ce jour de fête. Il arriverait chez lui le mardi de Pâques. Les trois jours de répit demandés par la comtesse de Luçon au proviseur