bles pour les illettrés, thermidor, messidor, vendémiaire, et c’est là un grave défaut ; mais l’ensemble est joli. C’est de l’excellente poésie. Pratiquement, cela était absurde ; car les vieux noms de mois que les Romains ont imposés au monde sont tellement entrés dans nos habitudes, dans notre pensée, dans notre sang, que nul pouvoir ne peut les en arracher. En même temps qu’il chassait le mois de mai et le mois d’octobre, le poète fanatisé entreprenait aussi d’expulser du calendrier les noms de baptême. Au lieu de Marie, on trouvait écrit carotte ; au lieu de Georges, fenouil, etc. Et quand on cherchait la date d’une fête de famille, on trouvait pomme de terre, oignon ou navet. Cela aurait-il pu réussir ? Peut-être. Mais il faut réussir : les excentricités qui ne réussissent pas deviennent ridicules et même méprisables.
La Révolution achevée, et, en grande partie, annihilée, l’an XI, c’est-à-dire, je pense, vers 1802, la veuve de Fabre d’Églantine prouva publiquement qu’elle n’avait jamais oublié son mari : elle publia elle-même le recueil de ses Œuvres mêlées et posthumes. Le livre porte cette adresse : A Paris, la Veuve de Fabre d’Églantine, rue de la Planche, no 539 ; et tous les exemplaires sont