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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér2, 1913.djvu/12

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cité, il feignait l’enthousiasme, se lançait dans un fougueux éloge, puis, ayant bien joui des mines consternées de son auditoire, il éclatait de rire. Il me joua cette comédie, un soir, à moi tout seul, à propos d’un poète, déjà ou alors presque célèbre, et qu’il n’est pas temps de nommer. J’avoue que je fus dupe un instant, mon jugement sur ce poète n’étant pas encore fixé. On pouvait s’y méprendre. Il a conservé des admirateurs.

Dans Isis, il avait voulu faire le portrait idéal de la mère de Napoléon Ier, Letizia Bonaparte.

Il était violemment romantique. Il disait — « Il y a les romantiques et les imbéciles. »

Villiers s’était converti, en pensée seulement, dans les dernières années de sa vie. Depuis ce moment, lui qui avait lu beaucoup de philosophie allemande, quand il apercevait un gros in-octavo de chez Alcan, il haussait les épaules, en disant – « Le catéchisme coûte deux sous Le catéchisme coûte deux sous ! »

Et cette idée semblait l’amuser extrêmement.

On a dit, et c’est absurde « Il ne fut ni de son