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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/338

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d’après le manuscrit le plus complet[1]. Les miracles rapportés sont au nombre d’une centaine ; ils sont, en même temps qu’un document d’hagiog-raphie, une source historique importante, puisque nul chroniqueur ne fait connaître à cette époque l’histoire du Rouergue, du Quercy, de l’Auvergne ou du Languedoc, pays d’origine de la plupart des personnages mentionnés par Bernard ou par le moine de Conques. Quant aux miracles, ils ressemblent à tous les miracles de ces siècles heureux ; ils ne sont pas plus audacieux que ceux que Grégoire de Tours nous a contés avec une certitude si déconcertante — et dont nous avons peut-être tort d’être déconcertés, car tout est possible. En voici un où se trouve, par surcroît, la description de la « Majesté » ; il est ingénu :

« Du miracle des Colombes d’or. — Si donc vous avez le loisir de m’écouter et si vous voulez ouvrir à ia vérité le sanctuaire d’un cœur doux, je vous parlerai de l’ordonnance de la mémorable image que les habitants du pays appellent la Majesté de sainte Foy. Elle est faite d’un or très pur et ses vêtements sont tout décorés de gemmes, très habilement serties le long des bords par l’art diligent des artisans. Elle porte également autour de la tête

  1. Liber miraculorum sanctæ Fidis (1898).