« Mademoiselle Clarisse Trélard. »
C’est sous ce nom supposé qu’Engelbert devait lui écrire.
— C’est sa lettre, se dit-elle ; je suis perdue !
Sa pensée s’accrocha à cette branche de salut :
— Ce n’est pas mon nom ; comment saurait-on que cette lettre est pour moi ?
— Faut-il lire aussi celle-là ? demanda madame Leveneur.
— Nous allons voir ; décachète d’abord.
Madame Leveneur décacheta la lettre et la déploya.
La tête de l’imprudente Manette était presque dans l’appartement ; comme le cœur lui battait !
— Lisez donc !
« Chère aimée,
« Hier, en vous quittant, je suis allé dire au concierge de la manufacture, ainsi que je vous en avais prévenu, de me porter toutes vos lettres à l’endroit où j’ai trouvé un refuge, et où j’espère que la police ne parviendra pas à me découvrir. »
— Ah ! ah ! fit Leveneur, ceci commence fort bien
— Continuerai-je ? demanda madame Leveneur.
— Très-certainement ! Je suis curieux de connaître le personnage qui se cache si près d’ici ; car la lettre a été mise au bureau de poste de Saint-Michel-hors-les-Bois, je crois ?
— Oui, répondit madame Leveneur.
— Si mon père allait, maintenant le dénoncer !
Madame Leveneur continua :
« Elle ne me découvrira pas sans doute où je suis, mais