Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/153

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gereux, à côté des Hudson, des Paget, des Wallace, des Dixon et des Madoc.

Il offrait à un degré merveilleux ce qui constitue les belles races d’hommes : une anatomie dégagée, les ailes du nez frémissantes, les mains sèches et fines, les pieds à dos voûté ; ses dents brillaient comme celles d’un Éthiopien derrière des lèvres d’une sinuosité spirituelle, qu’ombrageait un serpent bleuâtre, une moustache de femme brunie. Il s’habillait divinement bien, c’est-à-dire sans prétention et d’après la théorie du célèbre Brummel, de manière à traverser à pied en grande tenue la ville de Londres sans se faire remarquer. Une fleur ne porte pas plus aisément sa corolle, un diamant son éclat, le soleil sa clarté. Tout était art en lui, mais d’un art devenu une seconde nature par la perfection idéale de l’ensemble. Ses habits peu bruyants, son linge exquis, sa chaussure fine comme de