Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

leux, couronnaient son front, et donnaient à sa physionomie une certaine ressemblance avec l’Apollon. C’était l’Apollon de la mélancolie et de la mort. La grande beauté répandue sur lui corrigeait la froideur apparence de sa personne. Il était grand, d’une taille déliée et fine, quoiqu’il parût avoir trente-six ans. Comme il s’était découvert pour parler à la dame qu’il avait étonnée par ses révélations, et qu’il était monté en ce moment sur un tertre de gazon, il se développait au milieu d’un air pur dans toutes ses belles proportions. Il était difficile de dire à quelle nation il appartenait. Les hommes de cette espèce indécise deviennent de jour en jour moins rares depuis que les peuples soumis à une longue paix se confondent et tendent à l’unité. Il offrait un admirable mélange d’élégance française, de distinction anglaise et de haute noblesse allemande. Son costume noir ou brun, car l’heure