Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/37

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qui s’assombrissait n’en disait pas exactement la nuance, relevait comme le velours relève le diamant, la grâce de sa tournure et la blancheur presque sépulcrale de son teint. La dentelle courait à l’extrémité de ses manchettes et élégamment fripée en feuille de mauve au bord de son jabot. Ce luxe d’autrefois, cette splendeur morte depuis un siècle prêtaient à toute sa personne un caractère particulier, indéfinissable, et qui tournait à l’avantage de cette terreur répandue autour de lui.

Un instant il fut admirable à contempler ; ce fut celui où la foule, ébranlée pour partir, se partagea en deux ruisseaux sur l’un et l’autre de ses côtés et coula vers les portes babyloniennes du Père La Chaise, en retournant la tête à chaque pas pour voir l’étranger face à face avec le soleil. Le secret de la vie et celui de la mort semblaient être en présence. Le soleil s’enfouissait dans la brume de Paris en