Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

trois ans que, sans permis de chasse, je tuais des Bédouins de Constantine à Mascara, lorsque j’obtins un congé de six mois. Vous devinez si je mis de l’empressement à me rendre à Paris. J’arrive, je cours au faubourg Saint-Antoine, je vais au magasin de M. Kleinberg ; plus de magasin. Je me frotte les yeux, je reconnais bien le numéro, mais point de boutique d’ébéniste : un coiffeur occupait la boutique. Enfin, je m’informe auprès du magasin en face… — D’où venez-vous ? me dit-on. — Mais… d’Alger. — C’est pour cela, en effet, que vous ignorez qu’ils sont tous morts.

— Qui morts ? — Eh bien ceux que vous cherchez. — Mort, monsieur Kleinberg ? — Oui. — Morte, madame Kleinberg ? — Oui. Morte, leur fille ? — Oui.

Bergamotte s’arrêta et tira une seconde fois son mouchoir de coton bleu.