Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/65

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chez Schmitt ; je monte, je pénètre dans la chambre ; il était déjà descendu, madame était encore couchée, ne dormant pas, mais sommeillant. Moi j’étais ficelé comme vous voyez : habit gris, collet, parements noirs, boutons noirs, pleureuse, tout le bataclan, en vrai croque-mort. J’avais, de plus, l’air qu’on nous recommande à l’administration. — Affligé comme si nous avions perdu un héritage. Donc j’entre, je vais au lit de l’enfant, je le découvre ; un bel enfant, ma foi ! — Que faites-vous là ? qui êtes-vous ? que voulez-vous ! me demande avec effroi la mère. Moi, je réponds : N’est-ce pas ici, madame, qu’on m’a dit de venir chercher une petite fille morte de la rougeole ?… Ah ! j’avais oublié de vous dire que sa fille avait la rougeole. — Je suis croque-mort de mon état, je viens prendre l’enfant. C’est-il celle-là ? La femme pousse un cri épouvantable, se jette sur la sonnette.