Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/66

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Je ne restai pas là, vous comprenez bien, à compter les clous des fauteuils. Je descendis quatre à quatre, et me rendis à mes occupations.

Savez-vous ce qui arriva ? Savez-vous ce qui arriva ? répéta Bergamotte chez qui l’orgueil du narrateur, l’orgueil de l’homme qui s’est vengé à fond n’avait pas encore été tout à fait noyé par le vin. À cet appel, celui ci ouvrit un œil, celui-ci se détira, celui-ci fit un effort pour se mettre sur son séant, celui-là s’appuya contre le mur ; enfin, chacun s’efforça de paraître un peu moins ivre-mort qu’il n’était.

— Savez-vous ce qui arriva ? Que l’effroi fit tourner le lait à la femme, et que l’enfant, après avoir bu de ce lait empoisonné, mourut dans des convulsions atroces. Je l’enterrai le surlendemain. Reste à deux, dis-je au mari, à mon bon ami Schmitt, en passant quelques