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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/17

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gure si douce, si intéressante, qu’on la traitait dans la maison avec quelques égards, avec autant de faveur que le comporte l’aristocratie anglaise, fort dure et presque inhumaine à l’endroit des domestiques. Ses yeux, d’un bleu céleste et tranquille, mettaient de la pensée dans les choses les plus indifférentes. Mais la distinction de ses manières, l’honnêteté de sa conduite n’étaient pas absolument le résultat de son heureux naturel ; l’éducation l’avait faite un peu ce qu’elle était.

Paquerette appartenait, les Anglais l’auront déjà deviné, à cette classe si sympathique de jeunes filles, très commune en Angleterre et complètement inconnue en France. C’était la fille d’un de ces pauvres ministres protestants qui ne mesurent pas leurs familles, le nombre de leurs enfants à leur misérable salaire. Elle était la sixième fille d’un ministre d’un modeste village du Lincolnshire. Comme