Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/222

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répondrait-il ? qu’elle n’avait pas d’adresse ? Mais il aurait dû, en jeune homme réfléchi, le remarquer avant son départ pour Paris. Puis, la personne qui la lui avait donnée et dont il ne se souvenait plus, ne verrait-elle pas du dédain, du mépris même dans l’inutilité de sa gracieuse complaisance ?

Le major de Morghen demeura très soucieux : il alla tout triste le soir, sa lettre dans la poche, au Café de Paris, où il lui avait été recommandé de dîner tous les jours, parce que c’est là où vont prendre leurs repas, lui avait-on dit, les personnages de distinction. Comme il s’était lié avec quelques jeunes gens de son âge qui se réunissaient aussi au Café de Paris, il osa en prendre un à part après le dîner, et il lui dit d’un ton qui alarma d’abord son confident :

— J’attends de vous un service, monsieur.