Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/235

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— Je te reconnais là, bon petit cœur… Quand j’ai, tu as ; quand tu as, je n’ai rien… Tiens ! je ne qualifierai pas ta conduite… Marquise !

— Tu m’insultes ! ah ! tu m’insultes !

— J’ai envie de t’étrangler… Faut-il ?

Les mains crispées de Mousseline effleuraient le cou de la Marquise.

— Ne touche pas, Mousseline !

— Attrape ! va te le faire bénir.

— Un soufflet ! Tu m’as donné un soufflet !!

— En voici un autre ! As-tu ton compte ?

— Au mien, maintenant, dit à son tour la marquise.

Des soufflets les deux jeunes femmes couchées passèrent aux coups de pied, et ils étaient aussitôt donnés que rendus, on le conçoit, dans la pose horizontale qu’elles occupaient l’une et l’autre. Elles se mordirent profondément comme deux tigresses du Bengale.