Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/249

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de mille signes de cruauté. Il ne pouvait plus vivre sans elle ; il traînait sa chaîne partout.

— La voir ! la voir ! criait-il pendant ses jours d’accablante oisiveté, dans ses nuits d’insomnie. La voir ! dussé-je être arrêté par tous les gardes du commerce de Paris, dussé-je être conduit à l’échafaud en sortant de chez elle !

Un jour il n’eut pas la force de résister à la persécution de ses désirs ; il se rendit chez elle. Il sonne, le domestique lui dit d’attendre. C’est à peine s’il peut se conformer à cette injonction. Lui, attendre ! Le domestique revient et lui dit que sa maîtresse n’est pas visible. — Vraiment ! réplique le major en repoussant le domestique ; on est toujours visible pour les gens dans les meubles desquels on est, sache cela, mon ami, et fais-le savoir aux autres.

Ces paroles sont entendues du boudoir dont Mousseline a interdit l’entrée au major. Celui-ci