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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/254

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gens élevés à engraisser le minotaure appelé Paris, qui en mange deux ou trois douzaines par an. Ils accourent de leur province avec un héritage ou deux, quelquefois aussi avec un nom de famille, des prétentions outrées à l’élégance. Ils ne tardent pas à se montrer, le lorgnon à l’œil, le cure-dent à la bouche, la frêle cravache à la main, sur les marches du Café de Paris.

Et le badaud n’en demande pas davantage, pour croire que ce sont des lions, des membres du Jockey-Club, qu’ils font courir, qu’ils jouent un jeu d’enfer et qu’ils sont du dernier bien avec l’actrice en vogue du Vaudeville. Leur règne est court ; deux ans après, il n’est plus question d’eux : Paris les a digérés dans son estomac de bronze et de feu. Ne les cherchez plus nulle part.

Quelques-uns cependant parviennent par grande faveur du sort à l’apothéose du duel et