Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/264

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quinze ou vingt têtes carrées, allemandes, la lecture d’un pareil morceau de style : tous les grands parents se levèrent et allèrent avec respect demander pardon au vieux baron d’avoir un instant pris son fils sous leur protection.

Ils se retirèrent ensuite dans le plus dédaigneux silence.

— Ce coup m’assomme, pensa le major de Morghen ; Mousseline m’a porté le coup de grâce. Je ne croyais qu’être maudit, maintenant je suis sûr d’être déshérité. Déshérité ! vivre sans fortune ! cela m’est impossible à présent. Impossible comme de ne plus retourner à Paris, de ne plus voir Mousseline, ce démon auquel ma vie est attachée. Elle est si jolie, si folle ! si surprenante ! si terrible ! Je voudrais la broyer sous mes pieds et je ne puis l’oublier. J’ai tué quelqu’un pour elle, cela me la fait aimer davantage. Ces femmes-