Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/265

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, murmurait-il, sont comme les bouchères : l’odeur du sang les fait plus fraîches, plus belles, plus séduisantes. Il faut mourir ou avoir ces femmes-là. Mais que d’or elles coûtent ! Après tout, ce n’est que de l’or. Que représente l’or ? du plaisir ; que représente Mousseline ? du plaisir cent fois davantage. Mais où prendre cet or ? il m’en faut, j’en veux, il m’en faut !

Les craintes du jeune major de Morghen paraissaient devoir se vérifier, et l’on ne s’en étonnera guère après l’abominable lettre de Mousseline. Son père avait souvent de longues conférences avec des notaires et des docteurs en droit ; les collatéraux venaient aussi plus souvent à la maison. Tout laissait présumer les intentions du baron. De jour en jour elles paraissaient plus manifestes.

Nul ne voit sans amertume un riche héritage passer en d’autres mains : le major,