Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/286

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chaise pour examiner de plus près la sonnette.

— Mais on dirait… oui, on dirait que ce n’est pas le vent qui la remue ; on dirait que le fil de fer qui s’y attache est tiré, secoué par quelqu’un… Oh ! non, c’est le vent…

Mais le vent s’était tout à coup apaisé sous le poids de la pluie qui tombait comme une masse de plomb fondu.

Tout en continuant à dire : c’est le vent, c’est le vent ! le major ne détournait pas ses regards effarés de la sonnette en branle.

— Le fil se tend, murmura-t-il ; le vent ne le tendrait pas ainsi ; ce n’est donc pas le vent ?… c’est donc quelqu’un ?… c’est donc ?…

Sa voix sécha dans son gosier.

Il n’osa pas dire : C’est mon père, mais il saisit frénétiquement la lampe qui allait en tous sens dans sa main tremblante, et il se dirigea vers la porte ; il crut du moins s’y diriger.