Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/317

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ler, deux ou trois verres d’un petit vin qui était vert ! mais vert !… Qu’importe ! Tout parut charmant. Déjeûner aux senteurs rurales du foin, des algues, du goudron et de l’eau du fleuve sur une table boiteuse très court vêtue d’une demi-nappe, avec des fourchettes de plomb !

D’où ils étaient assis, ils voyaient en déjeûnant les champs, les vignes couleur de safran, la Seine finement moirée, les petits bateaux, les grands bateaux, les moulins de Meudon, joyeux sur leur tapis vert de faire la roue comme des saltimbanques, un joli ciel pomme d’api, le soleil dans sa gloire d’automne, les ponts de fer, les ponts de bois, les châteaux pensifs sur la montagne, les cabanes de chaume ! Sir Archibald Caskil fût ébouriffant de propos rustiques, il célébra l’églogue, l’idylle, il cita des vers de Pope, il bêla de bonheur ; mais il buvait toujours.