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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/238

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— C’est bien, Gabriel, c’est bien ! laissez-nous.

— Je ne l’ai jamais vue si pâle et si troublée, dit Gabriel en se retirant : je ne m’éloignerai pas.

Valentine, dès que Gabriel fut à quelques pas de distance, reprit rapidement :

— Adrianoff ?

— Madame…

— L’enfant qui joue sur la pelouse, c’est l’enfant que vous désirez, c’est l’enfant que je vous confie ; cet enfant est mon fils.

Sa poitrine se déchira.

— Votre fils ! répéta Adrianoff, votre fils, madame ?

— Le voilà, répliqua Valentine, en prenant la main d’Adrianoff et en lui montrant l’enfant qui jouait sur la pelouse aux dernières lueurs du jour.

— Votre fils !

— Oui, ce secret, ce grand secret… mourra entre nous deux, n’est-ce pas ? Georges ne saura jamais que c’est vous qui avez emmené cet enfant ; vous me jurez ?…