Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/24

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suis content que cette affaire n’ait pas réussi. — Je supporterai ces embarras… je m’en dégagerai autrement… comme je pourrai… D’ailleurs, ma situation n’est pas si désespérée que je doive… Encore une fois et mille fois tant mieux ! — Léopold Overmann m’apprend dans cette lettre qu’après avoir fait à sa sœur Hélène une confidence qu’il ne pouvait guère lui épargner, elle avait brusquement suspendu ses résolutions de quitter Bruxelles. Il craint, ajoute-t-il, qu’elle n’ait totalement renoncé à ses projets : — moi, je l’espère. Enfin, me voilà encore tout entier rendu à ma chère Valentine. L’orage aura passé sur sa tête, elle n’aura rien su. Qu’elle ignore toujours !… Quel chagrin pour elle et pour moi si elle eût appris !… Chère et bonne Valentine !

Le capitaine, dans l’explosion de son épanchement solitaire, s’était laissé aller à prononcer tout haut le nom qu’on vient de lire.

— Vous m’appelez ? lui dit la voix de la femme à qui ce doux nom appartenait.

— Valentine ! Vous étiez donc là ?

— Georges, c’est moi ; oui, j’étais…

— Je vous croyais retirée dans votre appartement.

— Je vous ai entendu rentrer, mon ami, et je suis vite