Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/80

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— Quelle leçon ! quelle leçon !… se dit amèrement Georges en s’en allant.

Dès qu’il ne fut plus dans la salle à manger, Gabriel, plus libre d’épancher son mécontentement contre son maître et contre lui-même, grommela en regardant la porte par où le capitaine venait de sortir et en désignant la poche où le portefeuille, plus léger, avait repris sa place :

— Qu’il vienne maintenant chercher le reste ! il lui faudra du canon pour le prendre.

Mais il aperçut Valentine, qui revenait ; sa colère se perdit dans la fumée de cette première décharge.

— Laissez-moi, Gabriel, lui dit Valentine, qui avait fait sa toilette pour accompagner Blancastel et ses amis aux courses de Longchamps, laissez-moi, mon ami.

En se retirant, Gabriel se dit, les regards tournés avec intérêt vers Valentine :

— Quand il aurait pu être si heureux avec ce trésor de femme-là !

Les réflexions de Valentine, qui revenait pour attendre M. de Fabry, furent celles-ci pendant le peu de minutes que le vicomte mit à se trouver au rendez-vous auquel il l’avait priée de ne pas manquer :