Page:Gozlan - Les vendanges, 1853.djvu/47

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dans le beau livre que vous m’avez donné, je vous cite un à un le nom de tous les pays du monde, vous serez bien obligé de me dire une fois : oui ! Alors je saurai bien où nous irons.

— Vous vous trompez, milady. — Je ne vous répondrai plus ; je ne dirai ni oui ni non.

Et je ne sais combien, de saillies encore échappèrent dans la soirée à la petite lady, qui n’était jamais si heureuse que lorsqu’elle tourmentait la patience de M. Anderson.

À dix heures, je le quittai, selon l’usage, une heure après le coucher de Katty.

Il était à peine jour, le lendemain, quand je reçus un billet du chapelain ; trois mots seulement : « Katty a le croup. »


IV

À midi j’étais dans l’appartement où Katty s’était montrée si gaie la veille. Elle était couchée. Sa gouvernante lui souriait ; le docteur lui tenait la main.

La chambre s’emplissait de minute en minute d’enfants qu’elle-même avait fait demander avec instance et une volonté à laquelle son chapelain, par condescendance autant que par devoir, n’avait pu s’opposer. — On l’avait largement contentée. Autour de son lit étaient groupés ses petits compatriotes. Ils n’étaient plus aussi étourdis qu’à la fête de Boulogne. Ils comptaient deux ans de plus.

La petite malade ne souffrait pas encore beaucoup ; mais le mal était fixé. — Toujours là. Elle était divine de rési-