Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

assassin de ces innocens, eut l’audace de le réclamer comme sa propriété ; les juges rejetèrent sa demande[1].

La plupart des auteurs, qui avoient censuré le commerce de l’espèce humaine, avoient employé les seules armes de la raison ; une voix s’éleva pour faire retentir le cri de la religion, pour prouver, par la Bible, que le vol, la vente, l’achat des hommes, leur détention dans l’esclavage, sont des forfaits dignes de mort ; et cette voix était celle de Cugoano, qui publia en anglais ses Réflexions sur la traite et l’esclavage des Nègres, dont nous avons une traduction française.

Son ouvrage est peu méthodique ; il y a des longueurs, parce que la douleur est verbeuse ; l’homme profondément affecté, craint toujours de n’avoir pas assez dit, de n’être pas assez compris ; on y trouve un talent sans culture, auquel une éducation soignée eût fait faire de grands progrès.

Après quelques observations sur les causes qui différencient les complexions et la cou-

  1. Ibid., p. 134 et suiv.