Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/25

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mœurs, mêmes usages. Le culte des animaux encore subsistant chez presque tous les peuples nègres, étoit celui des Égyptiens ; leurs formes étoient celles des Nègres un peu blanchis par l’effet du climat. Hérodote assure que les Colches sont originairement Égyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crépus[1]. Ce témoignage infirme les raisonnemens de Browne ; les expressions d’Hérodote, dit-il, signifient seulement que les Égyptiens ont un teint basané et des cheveux crépus, comparativement aux Grecs, mais elles n’indiquent pas des Nègres[2]. À cette assertion de Browne il ne manque que la preuve ; le texte d’Hérodote est clair et précis.

Tout concourt donc à fortifier le système de Volney, qui voit dans les Coptes les représentans des Égyptiens. Ils ont un ton de peau jaunâtre et fumeux, le visage bouffi, l’œil gonflé, le nez écrasé, la lèvre grosse,

  1. Hérodote, l. ii, no 104.
  2. V. Nouveau Voyage dans la haute et basse Égypte, par Browne, t. I, c. xii ; et Walkenaer, dans les Archives littéraires, etc.