Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/276

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extraits qu’on vient de lire, ils ne peuvent faire connoître l’auteur que d’une manière imparfaite ; plus est imposante et respectable l’autorité de Jefferson, plus il importe de combattre son jugement, beaucoup trop sévère, et de ne pas dérober à Sancho l’estime qui lui est due.

Phillis-Wheatley. Cette Négresse, volée en Afrique à l’âge de sept ou huit ans, fut transportée en Amérique, et vendue, en 1761, à John Wheatley, riche négociant de Boston ; des mœurs aimables, une sensibilité exquise et des talens précoces la firent chérir dans cette famille à tel point qu’on la dispensa, non-seulement des travaux pénibles réservés aux esclaves, mais encore des soins du ménage. Passionnée pour la lecture, et spécialement pour celle de la Bible, elle apprit rapidement le latin. En 1772, à dix-neuf ans, Phillis Wheatley publia un petit volume de poésies qui renferme trente-neuf pièces ; elles ont eu plusieurs éditions en Angleterre et aux États-Unis ; et pour ôter tout prétexte à la malveillance de dire qu’elle n’en étoit que le prête-nom, l’authenticité en fut constatée à la tête de ses œuvres, par une