Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jamaïque, qui à la vue distinguent dans les bois des objets imperceptibles à tous les Blancs. Leur taille droite, leur contenance fière, leur vigueur indiquent leur supériorité ; ils communiquent entre eux en sonnant de la corne, et la nuance des sons est telle, qu’ils s’interpellent au loin en distinguant chacun par son nom[1].

Somering observe encore que la perfection essentielle d’une foule de plantes se détériore par la culture. La magnificence et la fraîcheur passagères qu’on s’efforce de produire dans les fleurs, détruisent souvent le but auquel la nature les destine. L’art de faire éclore des fleurs doubles, que nous devons aux Hollandais, ôte presque toujours à la plante la faculté de se reproduire. Quelque chose d’analogue se retrouve chez les hommes ; leur esprit est souvent cultivé aux dépens du corps, et réciproquement ; car plus l’esclave est abruti, plus

  1. The History of the Maroons from their origin to the etablissement of their chief Tribe at Sierra-Leone, by R. C. Dallas, 2 vol. in-8o, London 1803, t. I, p. 88 et suiv.