Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/47

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de démentir le récit de Moïse ; 3o. par ceux qui, intéressés aux cultures coloniales, voudroient dans l’absence supposée des facultés morales du Nègre, se faire un titre de plus pour le traiter impunément comme les bêtes de somme.

Un de ceux qu’on avoit accusés d’avoir manifesté une telle opinion, s’en défend avec chaleur. On lui reprochoit d’avoir dit dans ses Idées sommaires sur quelques réglemens à faire à l’assemblée coloniale, imprimées au Cap, qu’il y a deux espèces d’hommes, la blanche et la rouge ; que les Nègres et Mulâtres n’étant pas de la même que le Blanc, ne peuvent prétendre aux droits naturels pas plus que l’Orang-outang ; qu’ainsi Saint-Domingue appartient à l’espèce blanche[1]. L’auteur le nie. Il est remarquable qu’alors correspondant de l’académie des sciences, aujourd’hui membre de l’Institut, il avoit précisément à cette époque pour confrère correspondant de la même académie,

  1. Par le baron de Beauvois, p. 6 et 24. V. Rapport sur les troubles de Saint-Domingue, etc., par Garran, in-8o, Paris an 5 (1797).