Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/58

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conceptions de l’esprit humain, et qui se réfute lui-même dans plusieurs endroits de son ouvrage, comme on le fera voir, entr’autres, à l’article de Francis Williams ; Édouard Long reproche aux Nègres de manger des chats sauvages, comme si c’étoit un crime, et qu’on n’en mangeât pas en Europe ; d’être livrés à des superstitions[1], comme si l’Europe n’en étoit pas infectée, et surtout la patrie de cet historien. On peut voir dans Grose, la longue et ridicule énumération d’observances superstitieuses des protestans anglais[2].

Si le superstitieux est à plaindre, du moins il n’est pas inaccessible aux notions saines. De fausses lueurs peuvent disparoître à l’éclat de la lumière ; on peut l’assimiler à une terre dont la fécondité, selon qu’elle est négligée ou cultivée, produit des plantes vénéneuses ou salutaires ; au lieu qu’un sol frappé de stérilité absolue, pourroit être

  1. V. Long, t. II, p. 420.
  2. A Provincial glossary with a collection of local proverbs and popular superstitions, by Francis Grose, in-8o, London 1790.