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Les habitans de la Basse-Pointe et du Carbet, paroisses de la Martinique, plus véridiques que d’autres colons, avouoient, en 1778, « que la religion seule donnant l’espérance d’un meilleur avenir, fait supporter patiemment aux Nègres un joug si contraire à la nature, et console ce peuple qui ne voit dans le monde que du travail et des châtimens[1] ».

À Batavia on s’abonne, à tant par année, pour faire fouetter en masse les esclaves, et sur le champ on prévient la gangrène, en couvrant les plaies de poivre et de sel : c’est Barrow qui nous l’apprend[2]. Son compatriote, Robert Percival, observe, à cette occasion, que les esclaves, cruellement traités à Batavia, et dans les autres colonies hollandaises qui sont à l’est, n’ayant aucun abri contre la férocité des maîtres, ne pouvant espérer aucune justice des tribunaux,

  1. V. Lettre d’un Martiniquais à M. Petit, sur son ouvrage intitulé : Droit public du gouvernement des colonies françaises, in-8o, 1778.
  2. Voyage de la Cochinchine, par Barrow, t. II, p. 98, 99.