Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/65

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se vengent sur leur tyrans, sur eux-mêmes et sur l’espèce humaine dans ces courses homicides nommées Mocks, plus fréquentes dans ces colonies qu’ailleurs[1].

On enfleroit des volumes par le récit des forfaits dont ils ont été les victimes. Quand les partisans de l’esclavage ne peuvent les nier, ils se retranchent à dire que déjà ils sont anciens, et que rien de pareil dans ces derniers temps ne souille les annales des colonies. Certainement il est des planteurs respectables sous tous les rapports, que l’inculpation de cruauté ne peut atteindre ; et comme on laisse à chacun la faculté de se placer dans les exceptions, si quelqu’un se récrioit comme s’il étoit attaqué nominativement, avec Érasme, on lui répondroit que par là même il dévoile sa conscience[2]. Cependant elle est assez moderne l’anecdote du capitaine négrier, qui, manquant d’eau, et voyant la mortalité

  1. Voyage à l’île de Ceylan, par Robert Percival, traduit par P. F. Henry, 1803, Paris, t. I, p. 222 et 223.
  2. Qui se læsum clamabit in conscientiam suam prodet.