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l’esclavage on fait des hommes dignes du ciel et de la terre[1] ». Il convient toutefois que des capitaines négriers ayant des esclaves attaqués de maladies cutanées, ce qui pourroit nuire à la vente de leur cargaison, leur donnent des drogues pour répercuter ces humeurs, dont le développement plus tardif produit ensuite des ravages horribles[2].

Les esclaves sont presqu’entièrement livrés à la discrétion des maîtres. Les loix ont fait tout pour ceux-ci, tout contre ceux-là qui, frappés de l’incapacité légale, ne peuvent pas même être admis en témoignage contre les Blancs. Si un Nègre tente de fuir, le code noir de la Jamaïque laisse au tribunal la faculté de le condamner à mort[3].

Depuis quelques années, des réglemens moins féroces substitués dans le code de cette île, prouvent par là même combien les anciens étaient horribles ; et cependant les nouveaux, qui sont encore un attentat con-

  1. Égaremens du négrophilisme, p. 110.
  2. Ibid., p. 102.
  3. V. Long t. II, p. 489.