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ROMAN D’UN PÈRE.

VI


Grâce à l’heureux mélange d’une douceur indulgente et d’une sévérité motivée, je réussis à débarrasser Suzanne de ses velléités de domination ; une année assez tourmentée fut suivie d’une autre plus facile, et nous entrâmes enfin dans une période d’apaisement qui fut pour nous le paradis. J’initiai ma fille aux mystères de la lecture et de l’écriture ; cette partie de ma tâche fut douce et facile, car elle était désireuse de savoir ; si j’eusse voulu la croire, nous aurions passé tout le jour, elle à questionner, moi à répondre. Mais des principes d’hygiène bien arrêtés cotinuèrent à nous entraîner régulièrement partout où l’on trouve l’air pur et le soleil, surtout au bois de Boulogne, — à l’heure où cette super promenade n’appartient pas encore à la poussière et à la cohue. C’était à deux heures de l’après-midi que nous allions nous ébattre sur le gazon.