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ROMAN D’UN PÈRE.

— Et que faut-il, ma chère mère, pour obtenir cette dispense ? repris-je avec une douceur angélique.

— Il Faut que l’enfant sache son petit catéchisme, et elle pourra faire sa première communion dans six mois.

— Eh bien, ma chère mère, je vous charge d’apprendre à Suzanne son catéchisme dans le plus bref délai, et, quand elle le saura, de demander la dispense. Vous ne direz plus, au moins, que je refuse de vous confier ma fille.

Madame Gauthier me jeta un regard composé de deux parties de reconnaissance et huit de reproche, mais le mélange était fort bien fait.

— Et, s’il n’y a pas d’indiscrétion, chère mère, quel motif alléguerez-vous pour votre demande de dispense ?

— Je dirai, proféra ma belle-mère d’un air bourru, que si l’enfant n’a pas en elle et promptement les germes d’une religion solide, votre exemple la pervertira !

— Fort bien, chère mère. Je suis heureux de voir que les brebis galeuses ont la meilleure part au pâturage.

Le lendemain, après le déjeuner, j’appelai mon domestique ;