Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/136

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princesse. — De plus, à la suite de cette alliance avec une dynastie égyptienne, des nouveautés graves s’introduisirent en Israël, entre autres un luxe de chevaux et de chars. Salomon entretint aussi des relations étroites avec Hiram, roi de Tyr, qui avait déjà été avec David sur un pied d’excellent voisinage. Il paraîtrait que Salomon épousa aussi une princesse de sa maison. Cette étroite alliance entre Salomon et Hiram eut pour conséquence de vastes entreprises.

L’existence d’un nombreux harem impliquait une domesticité considérable. Salomon dut s’entourer d’une cour brillante. Les ambassadeurs des rois tributaires et amis, envoyés fréquemment à Jérusalem pour apporter leurs hommages ou leurs tributs au roi, avaient droit à une réception pompeuse. Salomon attachait d’ailleurs un grand prix à déployer en tout temps de la magnificence, et il fallait de grosses sommes pour l’entretien de sa cour. Comment faire face à ces énormes dépenses ? La maison royale ne possédait point de grands domaines. C’est donc le peuple qui dut supporter les frais de tout ce luxe. Le pays tout entier fut divisé en douze parties ou cantons, administrés chacun par un préposé (netsib) qui avait mission de percevoir, chaque mois, des fournitures de bétail et de blé pour la table, et même d’orge et de paille pour les chevaux. Ces douze cantons n’étaient pas distribués d’après l’ancienne et étroite délimitation des douze tribus, dont les domaines, au contraire, furent morcelés. Cette nouvelle division du sol semble avoir eu un but, celui de faire cesser l’ancienne organisation des tribus, qui les isolait les unes des autres. Les douze préposés étaient sous la direction d’un inspecteur général, qui devait s’assurer de la régularité des perceptions.

Salomon se montra surtout magnifique dans les constructions qu’il entreprit. Sa première préoccupation à cet égard fut d’élever un beau temple au Dieu d’Israël dans la capitale du pays. Il ne pouvait lui être indifférent que dans les pays voisins, dans l’Égypte et la Phénicie, dont les rois étaient ses amis, les dieux eussent des temples à proportions colossales, tandis que, dans son pays à lui, le sanctuaire n’était toujours qu’une simple tente. En conséquence, dès son avènement au trône, Salomon commença les préparatifs de cette édification. L’emplacement était désigné d’avance :