Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/240

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Josias, à qui Schaphân avait apporté le rouleau, s’en fit lire par celui-ci quelques passages. Il en fut bouleversé. Toutes les transgressions spécifiées dans ce code, il se sentait coupable de les avoir jusqu’alors tolérées ; la conscience de sa faute le pénétra d’une si vive douleur qu’il déchira ses vêtements ; la frayeur s’empara de lui et il redouta de voir s’accomplir les menaces prononcées contre les violateurs de l’alliance. Hors d’état de se conseiller lui-même, il fit appeler le grand prêtre pour délibérer avec lui et, sur son avis, le députa, avec plusieurs de ses officiers, vers la prophétesse Hulda, femme d’un dignitaire royal. Celle-ci le fit rassurer : les calamités prédites, dit-elle, n’arriveraient pas de son vivant, puisque le repentir avait touché son cœur.

Tranquillisé sur le sort de son peuple durant son règne, Josias mit un zèle extraordinaire à réformer le royaume. Il fit du nouveau code sa règle de conduite et poursuivit avec beaucoup plus de rigueur encore que n’avait fait Ézéchias l’entière destruction de l’idolâtrie. Son premier acte fut de convoquer au temple les anciens de la capitale et de la province, avec toute la population de Jérusalem, y compris les prêtres et les prophètes et jusqu’aux plus humbles serviteurs du sanctuaire, et de leur faire donner lecture du livre trouvé par Chilkia. Lui-même, pendant cette cérémonie, se tint debout dans la chaire en forme de colonne réservée aux rois dans le parvis. C’était la première fois que le peuple de Juda tout entier s’entendait instruire de ses obligations et du sort qui l’attendait, suivant qu’il obéirait ou non à la loi. Le roi voulut que toute l’assistance s’engageât par un serment solennel à remplir de tout son cœur et de toute son âme les commandements et les préceptes qu’elle venait d’ouïr ; le pontife dit à haute voix : Maudit soit qui transgressera les paroles de cette alliance et tous répondirent : Amen ! Josias chargea ensuite Chilkia, avec le prêtre de second rang, préposé au maintien de l’ordre dans le temple, et les Lévites investis de la garde des portes, de purger l’édifice des différentes idoles qui le souillaient. L’image obscène d’Astarté, ses autels, les vases consacrés à son culte et à celui de Baal, les cellules affectées à la prostitution des prêtresses, les chevaux du soleil placés à l’entrée du temple, les autels en l’honneur des astres, tout fut enlevé, détruit, brûlé dans la vallée du