Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/49

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cèdres ont été exploitées par les Israélites, et la majesté de ses cimes, la senteur de ses arbres, l’ont été plus encore par les poètes de ce peuple. Plus voisin d’eux était le mont Hermon et son sommet brillant de neige, que l’on contemple avec admiration à plus de vingt milles de distance, quand la vue n’en est pas masquée par d’autres montagnes. La limite méridionale du pays d’Israël finissait au pied de sa pente abrupte.

Les montagnes d’Israël, au nord, formaient les contreforts des deux chaînes. Ces hauteurs s’abaissent successivement jusqu’à la grande et fertile plaine de Jezréel. Cette plaine, qui a l’aspect d’un triangle irrégulier, et que bornent à ses deux extrémités les montagnes de Carmel et de Gelboé, partage le pays en deux moitiés inégales : la plus petite au nord (ultérieurement appelée Galilée), la plus grande au sud. De ce dernier côté, le terrain s’élève de nouveau, formant plusieurs éminences qui atteignent plus de deux mille pieds et qu’on nommait les Monts d’Éphraïm. De Jérusalem à Hébron, tirant au sud, le sol recommence à s’élever et forme des hauteurs de trois mille pieds, dites les Monts de Juda, puis il s’abaisse insensiblement, si bien que Bersabée, l’ancienne ville frontière, n’est plus qu’à une altitude de sept cents pieds. Les monts d’Éphraïm, comme ceux de Juda, s’inclinent de l’est à l’ouest, où se développe, entre leurs versants et la mer, la plaine appelée Saron et aussi la Basse-Terre (Schepkêlah). La chaîne décroît à l’est, dans la direction du Jourdain. Plusieurs mamelons des deux chaises d’Éphraïm et de Juda eurent une notoriété particulière ; telles furent les deux montagnes près de Sichem, celles de Garizim, montagne de la bénédiction, et d’Ébal, montagne de la malédiction ; Béthel, à l’est, et Mitspé, à quelques heures de la future capitale ; enfin la montagne de Sion (2.610 pieds) et celle des Oliviers (2.720 pieds).

Cette configuration particulière du pays lui donne une bigarrure dont les effets ne se montrent pas seulement dans les productions de la terre, mais se sont accusés aussi dans le caractère des habitants. Du nord au sud, le pays est partagé en trois zones. La vaste zone montagneuse règne au centre, celle de la Basse-Terre à l’ouest jusqu’à la mer, et celle des plaines à l’est jusqu’au Jourdain. Le climat de la Basse-Terre est tempéré ; celui de la